Le vertige et le silence

Tour de béton, petite fleur, vingtième étage. Les façades vitrées. Les lumières orangées. J’ai regardé le temps rhabiller le ciel. J’ai respiré les odeurs de brasserie, le soleil et la pluie. J’ai écouté parler les hommes. Parler, comme chanter. Les voyelles que tu manges, les nuances que j’entends. Et le temps, tu vois, le soleil et la nuit, quand tu dors j’écris la joie. Le paysage pixel, carrés jaunes, blancs, gris, un carré est une vie. Derrière la glace, ceux qui cuisinent, ceux qui respirent, ceux qui jasent, ceux qui chantent, ceux qui baisent, tu crois ?

Poser le corps face à la ville. L’ivresse du vide, la mesure différente. Les mots qui dansent, l’autre langue. Comprendre.

Fermer les yeux. Le temps suspendu. Vertige. La fatigue dévore, encore. Prendre repère. Mesurer enfin, le lien. Tu sais ? La solitude qui ne prend sens qu’à la nuit tombée, quand le réseau se tait, quand le pays s’endort. Alors seulement ne plus partager mais dévorer les paysages, goûter l’odeur, respirer les différences. J’aime profondément le silence. Je l’ai, un peu, ici. Aller contre demain, sa peau, son exigence, aller contre la paresse, prendre de l’avance. Les premiers hommes sont là, presque nus déjà. Prendre l’appareil, choisir les mots, entendre. Demain, raconter des histoires. Bientôt le livre, deux.

« J’aime profondément le silence. »

-La nuit, Montréal

 

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