La mer et les sablés

Le Crotoy

Après quelques semaines exigeantes, nous avions grand besoin d’une respiration. Nul besoin de réfléchir beaucoup  quant à la destination : ce sera une escapade en Baie de Somme et Côte d’Opale. Embarquement immédiat en Voiture Jaune, pour trois jours et 800 kilomètres.

Et nous partons en roue libre : si on a bien repéré les villages de départ et d’arrivée,  nous n’avons aucune réservation ni en camping, ni en restaurant.

Cette fois,  nous avons emporté un rechaud au gaz (qui fonctionne avec de petites bonbonnes de la taille d’une bombe de peinture), un poêlon et une poêle, et notre boîte de vaisselle.

Première étape : Namur – Le Crotoy, soit 300 km que nous dévorons presque d’une traite,  en 4h. En cours de route,  nous faisons un arrêt provision : de quoi assurer le petit déjeuner du samedi matin.

Bistrot de la Baie

Première impression en arrivant : c’est joli, ces petites maisons,  ruelles, et promenade à front de mer. Deuxième impression : nous n’aurons pas trop le choix : nous aurons des moules au menu ce soir, quel que soit le restaurant ! Plutôt que les terrasses bondées de touristes,  nous choisissons un petit resto un peu plus enfoncé dans le village : Le Bistrot de la Baie. Une déco chaleureuse et décalée  (les nappes à fleurs font toutes la différence !), un accueil souriant et une carte variée : bien sûr, des moules, de la viande aussi, et un burger de saumon bien tentant. Ce sera moules double crème pour Sam, et moules cidre-crème pour moi. Et nous nous sommes régalés !  De toutes petites moules de bouchot charnues et goûtues, servies généreusement dans un caquelon de fonte… à s’en pourlècher les doigts ! 35 euros pour deux, boissons comprises, ça les vaut bien !

Ensuite, après une petite recherche sur les infrastructures alentours, nous rejoignons Saint-Valéry, pour passer la nuit sur une des nombreuses aires aménagées pour camping cars. Nous déployons notre lit,  puis faisons le tour du site. Il y a une quarantaine de véhicules,  bien plus gros et plus aménagés  que nous. Il y a aussi une zone de recyclage et poubelles, un espace pour vidanger les eaux grises, faire le plein d’eau mais… Mais nulle part il n’y a de toilette. Pas une. Forcément,  les caravelles et autres fourgons sont équipés.  Pas nous. C’est surtout vers 3h du matin que la question s’est posée une première fois,  A la faveur de la nuit et d’un buisson, nous avons trouvé une solution.

Saint Valéry
Saint Valéry – L’aubette abritant les toilettes publiques

Au réveil,  vers 9h, la solution nocturne n’était plus envisageable.  Nous avons replié fissa notre campement, pour rejoindre le centre du village, et ses sanitaires publics et gratuits. Hélas,  25 touristes attendant d’embarquer sur le bateau local, formaient déjà une longue file face à l’aubette. Ce fut une demi heure très très longue. Ce qui nous impose pour la suite deux choses :

  • Soit on trouve des parkings équipés de sanitaires,
  • Soit on trouve des spots en pleine nature.
Saint Valéry
Saint Valéry

Et surtout, au retour, on trouve une solution mobile et non chimique. Une sorte de toilette sèche embarquée… L’expérience fut si traumatisante que j’ai vite déniché des plans sur Pinterest, à découvrir dans un prochain billet.

Une fois ces préoccupations vitales assouvies – et c’est loin d’être anecdotique,  tout campeur y est confronté un jour ou l’autre – nous pouvons enfin profiter de la balade. C’est un bel endroit que Saint-Valéry. Après le café en terrasse, nous explorons le village. Petites boutiques avenantes, quais aménagés pour de jolies promenades, tablées maritimes : tout y est pour déconnecter en douceur du quotidien.   Nous prenons la route ensuite, prêts à pique-niquer au bord de la mer. Notre objectif du jour : rejoindre Cap Gris Nez pour la nuit, en longeant la côte.

Saint Valéry

Premier arrêt à Berck, où nous prenons enfin le temps d’un croissant. La plage est déserte et le vent fort. Les cabines pastels donnent à  l’ensemble des allures de carte postale. Évidemment, traumatisés par notre expérience matinale, on fait un arrêt pipi sur la digue. C’est d’ailleurs une bonne astuce en France : chaque plage offre aux voyageurs des toilettes publiques, et parfois même des douches. En Belgique, on en est très très loin.

Hardelot
Hardelot

Ensuite, direction Hardelot, petite station qui a par endroit bien des allures de mer du nord, notamment ces jolies villas organisées en rond autour d’une petite place publique verdoyante. C’est jour de jogging, tous les sportifs du village se sont donnés rendez-vous ici. Mais notre halte à Hardelot est justifiée par des motifs beaucoup plus gourmands : une jeune collègue m’a parlé d’une biscuiterie artisanale, qui fabrique les meilleurs sablés du monde, et où l’on peut visiter l’atelier de fabrication. La boutique en question, Dhardelot, se trouve à quelques dizaines de mètres de la digue. Nous entrons le plus discrètement possible, tandis qu’un groupe volubile monopolise la vendeuse. Partout, des petits sacs en papier ou en cellophane nous proposent des sablés au caramel, aux fèves tonka, aux noix de pécan, au chocolat, au citron vert, mais aussi aux tomates séchées, au cheddar, au chèvre… Derrière une grande vitre, je découvre avec admiration la machine à napper les biscuits, sorte de fontaine perpétuelle de chocolat fondu. Évidemment , nous ressortirons délestés de quelques dizaines d’euros, mais avec un stock pour l’hiver. La boutique à côté n’est pas plus tendre avec nous : une chocolaterie artisanale. Là encore, nous faisons une pause pour choisir, bien inspirés, notre dessert du soir : une châtaigne, composée d’un cœur de cacao au rhum, enrobé d’une pâte d’amande et d’une fine couche de chocolat craquant. Cette douceur, bien qu’un peu riche, a sauvé notre soirée. Mais cela, je vous le raconterai plus tard.

 

Suite au prochain épisode !

 

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