Florence… Florence la belle, la blanche, Florence au marbre rafraîchissant, à l’indécente opulence. Florence à la mobilité pathétique, dont aucun GPS, pas même Google-qui-sait-tout ne vient à bout. Car voilà venir l’épisode sombre de notre périple, le moment de stress, les premiers jurons : l’arrivée à Florence.
Nous avions pour cette étape pris soin de repérer un garage privé à proximité de notre logis, à quelques dizaines de mètres du Duomo. Mais Florence la capricieuse en a décidé autrement. Car ici, rien n’est simple.
Comme la majorité des coeurs de ville historiques, Florence n’est accessible en voiture qu’à certaines heures. Bien sûr, ces heures ne sont indiquées nulle part, et la dame qui guide nos voyages ne faisait que répéter de sa voix monocorde : “Attention, votre itinéraire comprend des routes à accès limité.” Après avoir successivement emprunté deux fois la route qui longe les remparts, puis une route semi-piétonne, un piétonnier à contre-sens, et enfin demandé notre chemin à un carabiniero qui bredouillait l’anglais, nous avons pris la décision qui s’imposait : chercher un autre parking, quitte à marcher un peu plus.
Heureusement, Le centre est dense, et la beauté est partout. Les bâtiments les plus modestes cotoient les musées, les églises et les palais, dans une suite ininterrompue de marbres et de vieilles pierres. En quelques centaines de mètres, nous passons du garage dans un quartier sans touriste à la splendeur du dôme de Santa Maria del Fiore.
Entre les deux, un arrêt s’impose au mercato centrale, le lieu le plus à même, pensons-nous, de nous fournir en cannoli, ce délice dont Sam et moi raffolons. De fait, entre les pâtes, le veau, les arancine, les pizze, la pasta, nous dégotons la friandise, mais, déception: c’est une version glacée.
Le plan à la main, nous nous approchons des aubettes de marchands de cuir -tous les sacs sont les mêmes, seul le bagout du vendeur change. Quelques ruelles encore, et nous posons nos bagages dans un guest house charmant, dont le seul défaut est d’être situé au QUATRIÈME étage sans ascenseur.
La fresque qui orne le plafond de notre chambre collective donne au lieu un cachet très Renaissance, qui se complète à merveille d’une salle d’eau avec douche à l’italienne, évidemment. Le rapport qualité/prix est inégalable : 172 euros pour 4 personnes, petit déjeuner et taxes compris, c’est plutôt correct !
Après une, deux, trois douches rafraîchissantes, nous voici partis à la découverte de la ville. Un tour complet du Duomo (si vous voulez visiter l’intérieur, pensez à réserver vos billets sur internet bien à l’avance !), suivi du Palazzo Vecchio… Quelques notes de jazz nous attirent sur la Piazza dell Signoria, le soir venu nous y découvrirons un invraisemblable concert classique, offert en toute générosité aux passants.
Peter Pan tente de convaincre tout le monde de manger une glace encore, mais le consensus se fera autour de fruits frais, vendus une fortune (5 euros la portion) mais tellement rafraîchissants !
La ballade se poursuit ensuite sur le Ponte Vecchio, puis de l’autre côté de l’Arno, vers la place Santo Spirito. Ici, nulle foule, mais quelques tablées au grand air. Nous nous installons à l’ombre, sur la jolie terrasse en bois et métal de l’Osteria Santo Spirito. Chacun sera servi selon son appétit: gnocchi, insalate, rigatoni… tout était excellent.
A la nuit tombée, nous regagnons nos pénates le coeur léger. Tout le long du trajet, les restaurants, bars et pasticceria retransmettent sur leur terrasse le match Angleterre – Croatie. Au son de la clameur qui résonnait sur la grand’place, nous savions que les prolongations s’étaient terminée avec un gagnant. Un dernier arrêt à la Pasticceria de Nino, nous rappellera que le cannoli servi minute a une saveur inégalable, surtout dégusté entre deux portes, à minuit, face à l’une des plus belles églises du monde.
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