La Zélande et le Combi

Notre escapade en terre irlandaise datait de mars dernier : il était plus que temps de reprendre la route, et de s’aérer les neurones. C’est donc avec un plaisir certain que j’ai concocté une surprise de taille à Céline, pour savourer le printemps en vadrouille : un week-end associant un Combi totalement vintage et une bonne dose d’iode !

En effet, notre fidèle monture, la voiture jaune, est une transposition moderne, certes minimaliste, d’un véhicule qui a fait, fait, et fera encore rêver de nombreux mordus de voyage: le VW Combi! Quand j’étais gamin, la famille possédait une version T2 fourgon d’un vert bien vif. Combien de fois n’ai je pas hésité à “emprunter” la clé et tourner le contact… Bon, j’avais dix ans, et je touchais à peine les pédales. Nostalgie quand tu nous tiens…

Aujourd’hui, souvent, je parcours les petites annonces, et je me pose la question: et si je craquais ? Bien vite toutefois, je retombe les pieds sur terre. L’idée est belle, mais le budget fait réfléchir! Mais un jour, au détour d’un passage sur Facebook, je découvre le mythe à portée de clic… Une location de Combi en Belgique, enfin ! Croyez-moi, c’est plutôt rare. Je n’ai évidemment pas résisté à la tentation d’un petit week-end surprise.

Nous avons donc rendez-vous en banlieue bruxelloise pour prendre possession d’un VW Combi T2 que nous occuperons durant un beau week-end de juin. Après les formalités usuelles (explications, état des lieux, interminable paperasse…), je me mets au volant pour un petit tour d’essai avec Philippe, le propriétaire. Bigre. Boîte manuelle 4 vitesses pas hyper précise, pas de direction assistée, grand volant à l’horizontale : il faut être attentif et prendre de nouveaux repères. Ce Combi est bien joli, mais intimidant : je n’ai pas vraiment envie de blesser l’engin.

Nous prenons ensuite la route, direction Gand. Le plaisir n’est pas encore là: je suis tendu, stressé, la prise en main est moins rapide que je ne le croyais. Mais… nous sommes dans un Combi, le week-end s’annonce plaisant!

Pour notre premier arrêt, nous avions repéré un spot gratuit, en bord de canal, bucolique. Ca, c’est la vision idyllique à l’écran. Dans la vraie vie, nous avons un peu déchanté. Vu notre arrivée tardive, tous les emplacements étaient occupés, et nous avons dû nous poser sur le parking adjacent. Rien de bien grave, c’est le charme du “boondocking”. On y est, et sans encombre, ouf!

On se prend à rêver, on vit comme si c’était le nôtre. Comme si. On ouvre le toit, histoire de pouvoir se mettre debout, et on se lance dans l’opération “dînette” : pivoter la table, déplacer le tabouret, activer l’électricité, sortir la nappe d’époque et, bien sûr, déboucher le vin. En deux temps trois mouvements (un peu plus, mais bon…), l’ancien revit. Et quel espace de vie! Un salon, une cuisine, une chambre, tout en un! S’il n’y avait la grand’route juste à côté, on se croirait bienheureux seuls au monde.

Samedi matin, c’est sous le soleil que débute la journée. S’étirer, sourire. Sortir du combi, le regarder, re-sourire! C’est vachement beau, un T2, non? Le stress est retombé. On va pouvoir profiter, vraiment, de cette monture. Alors direction, la Zélande via le chemin des écoliers. Pourquoi courir? C’est tellement à l’opposé de l’esprit T2… Fenêtre ouverte, cheveux au vent, nous prenons plaisir à rouler, profiter du temps. Que demander de plus?

Nous franchissons la frontière et nous rendons à Sluis, bourgade sympathique et qui offre un sympathique dépaysement à quelques pas de notre Belgique. Shopping, resto, toujours sous le soleil. Nous profitons d’ailleurs du temps de midi pour chercher où arrêter le Combi ce soir. Nous dénichons le “Paradijs” : un petit camping à la ferme. Nous décidons de tenter notre chance, sans réservation. C’est les vacances mais qui sait? A notre arrivée, nous sommes accueilli par un couple de fermiers souriants, comme tous ceux que nous croisons depuis le début de cette aventure, d’ailleurs. A croire que le Combi apporte encore aujourd’hui un parfum d’amour universel et de paix dans le monde ! Pas de chance, nous comprenons que le micro-camping est complet. Est-ce l’effet flower power, ou notre promesse de ne rien exiger d’autre qu’un accès aux douches et un peu de calme, comme nous n’avons besoin d’aucun branchement (eau/électricité), la propriétaire des lieux nous indique une petite place, légèrement en recul, derrière la grange à foin. Bingo. Nous pouvons nous installer. Elle en profite pour nous présenter le bar – des bières du pays dans un vieux frigo ronronnant, à côté de l’étable, et , surprise totale, des douches high tech avec jets latéraux et lumières LED. Le progrès n’avance pas partout pareil…

L’après-midi est l’occasion d’un petit shooting photo du Combi, toutes portes ouvertes!

Qu’en dire? Il est beau. Il contient tout le nécessaire à une escapade réussie: banquette rabattable en lit; frigo, gazinière, évier, batterie d’appoint pour les recharges. Les bruits, les odeurs, l’histoire. En un mot: le pied. On profite bien de la soirée, verre de vin de circonstance, chevaux batifolant dans le soleil couchant, petite salade au clair de lune. Vraiment, on pourrait être plus mal!

L’aventure prend fin le lendemain, avec un retour là-aussi par les petites routes. Comme si nous revenions d’une escapade au bout du monde, nous cédons au traditionnel arrêt “Frites au bord de la grand route”.

Satisfaits, heureux, et déjà nostalgique, nous ramenons le Combi… Jusqu’à quand, à votre avis ?

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